Aujourd’hui, nous avons rendez-vous avec une légende ! Le Caudron C.430 fait partie de la saga des avions de course « Rafale », conçus dans les années 1930 par l’ingénieur Marcel Riffard, qui avait aussi dessiné quelques belles carrosseries d’automobiles Renault.
Entre 1933 et 37, c’est justement chez Renault et en association avec l’avionneur Caudron que Riffard signe le design exceptionnel de la série des Rafale. Du C.360 au C.685, ce sont pas moins de douze évolutions successives qui rivaliseront de génie créatif pour livrer aux pilotes vedettes de l’époque des avions destinés à la vitesse pure.

La réplique de Caudron C.430 d'Espace Air Passion (Photo P. Prou/EAP - Pôle communication)
Les Rafale se caractérisent par leur fuselage élancé, une petite paire d’ailes et une gamme de moteurs de 120 à 450 chevaux. Taillés pour être très manœuvrant, ces monomoteurs sont mono ou biplaces. Plusieurs grands noms prendront place à leur bord : Maurice Arnoux, Raymond Delmotte et Hélène Boucher sont certainement les plus connus, mais aussi les plus titrés. Ces pilotes sont engagés dans des compétitions prestigieuses, telles que la coupe Deutsch et les Douze heures d’Angers.
Le C.430 préservé par Espace Air Passion est une réplique, les deux seuls exemplaires construits ayant disparu. Construit dans le cadre d’un lycée technique, Jean Precetti engage ses élèves durant de nombreuses années dans la concrétisation de son rêve. Légué au musée, l’avion est décoré aux couleurs du second C.430 construit et immatriculé F-AMVB.

Le Caudron C.430 Rafale d'Hélène Boucher (Infographie A. Dury/EAP - Pôle communication)
Cet appareil est directement associé à l’aviatrice Hélène Boucher, dont il porte le nom sur ses capots moteurs, ainsi qu’un ruban tricolore rappelant ses records de France de vitesse. Après avoir décroché la seconde place des Douze heures d’Angers 1934, aux commandes d’un Caudron C.450, elle pulvérisera le record mondial de vitesse, dépassant les 440 km/h sur le même modèle de Rafale.
Hélas, le drame attend la jeune Hélène Boucher au bout de l’aventure. Le 30 novembre 1934, lors d’un vol d’entraînement à Guyancourt, Hélène Boucher est emportée dans l’accident du C.430 F-AMVB. A seulement 26 ans, elle entre dans légende de l’aviation française.

La réplique de C.430 d'Espace Air Passion (Photo J. Wetterwald/EAP - Pôle communication)
Antoine de Saint-Exupéry dira d’elle : « Elle était simple, elle était loyale camarade, et elle était charmante. Elle était aussi un pilote. Ce métier, elle l’exerçait à la façon d’un homme, avec le respect du travail bien fait et l’humilité des vrais bâtisseurs en face de l’œuvre. Et c’est pourquoi, elle réussissait dans un laborieux métier d’homme, ne pilotant pas des avions concours-d’élégance, mais des instruments difficiles. L’avion ne servait pas à la faire briller, c’était elle qui servait à la mise au point de l’avion. Aussi, Hélène Boucher qui ne connaissait point la vanité, battait-elle simplement des records du monde ! ».
Découvrez une évocation d'Hélène Boucher à bord de la réplique de Caudron C.430 d'Espace Air Passion :
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