"Les bidules d'Espace Air Passion" vous proposent d'en savoir plus sur les nombreux détails intrigants visibles sur les avions et planeurs du musée.
Qu'est-ce que c'est encore que ce bidule qui dépasse de notre Nord 3400 Norbarbe ?

Regardez autour de vous dans tout le musée Espace Air Passion, vous verrez que les constructeurs aéronautiques sont plutôt dans la recherche de la meilleure aérodynamique.
Et là, pour cet avion, vous avez ces deux protubérances de chaque côté du fuselage qui ne le sont pas du tout !

En plus, techniquement, cela n'a pas l'air d'être du plus simple à construire.

Alors pourquoi s'être compliqué la vie à ce point là ?
Eh bien tout simplement parce que le Nord 3400 est issu d'un appel d'offre de l'Armée pour un avion d'observation et d'évacuation sanitaire. Il est entièrement conçu pour que l'observateur, assis en place arrière, ait une excellente vue du sol dans toutes les directions.
On voit sur la photo suivante le siège de l'observateur placé entre les deux protubérances, nos bidules d'aujourd'hui, qui lui permettent d'observer le sol sans que le pilote ait à incliner l'avion.

On voit aussi que le siège peut tourner sur 360° : orienté vers l'arrière + turbulences = nausée assurée !
Spécialement pour vous, nous avons reconstitué ce que pouvait voir l'observateur en vol sur un paysage enneigé…


En passant dans les allées du musée, vous remarquerez que le Morane-Saulnier MS-505 Criquet préservé au musée a lui aussi une verrière constituée de la même façon.
Et c'est normal : c'est aussi un avion destiné aux missions d'observation.
Par contre, en poursuivant votre visite, vous passerez devant un autre avion d'observation : le Piper L-4H. Mais celui-ci n'a pas de verrière adaptée pour la vue directe vers le sol. Pourquoi ?
L'explication (tout à fait personnelle. La discussion est ouverte !) est que notre L-4H est le descendant du Taylor E-2 Cub conçu aux Etats-Unis en 1930, en pleine crise économique.
Il devait donc être simple pour un coût minimum. Mais surtout, le Taylor est un avion de tourisme n'ayant aucune vocation militaire.
Le L-4H fut néanmoins un très bon avion militaire d'observation grâce à sa manœuvrabilité et la possibilité d'ouvrir la fenêtre et la porte en vol. Et tant pis pour le confort douillet d'une cabine fermée !

A propos de l'auteur :

Jean-Baptiste Lauwick a grandi en Anjou où, en passionné d'aviation, il a intégré l'Aéroclub de l'Ouest à Angers-Avrillé (LFRA). Il en a profité pour mettre à l'épreuve ses premières expériences de pilote privé en rejoignant le GPPA en 1986, l'association à l'origine du musée Espace Air Passion. Il participera aux activités d'entretien des avions anciens, tout en apprenant à les piloter. Devenu pilote professionnel puis pilote de ligne, il vole successivement pour Europe Airpost, Transavia puis Air France.
(crédit photo : Aéroclub Renault)
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